Les veuves de Malabar Hill – Sujata Massey

Résumé :

 

Bombay, 1921.
Perveen Mistry travaille dans le cabinet d’avocats de son père, devenant la toute première femme avocate en Inde. Un statut qui ne manque pas de faire débat, alors que seuls les hommes sont autorisés à plaider au tribunal… Mais quand un meurtre est commis dans une riche maison musulmane pratiquant la purdah (séparation stricte des femmes et des hommes), elle est la seule à pouvoir mener l’enquête.
Faisal Mukri a été retrouvé poignardé à Malabar Hill, chez son ancien employeur, Omar Farid, un riche marchand, lui-même décédé quelques semaines auparavant. Les potentielles témoins du crime sont ses trois veuves, vivant recluses dans une partie de la maison interdite aux hommes. Perveen arrivera-t-elle à comprendre ce qui s’est réellement passé ?
Une enquête passionnante, qui nous plonge au coeur de la société indienne du début du XXe siècle et de la place qu y occupent les femmes.

 

Les veuves de Malabar Hill

 

Mon Avis :

 

 

Ce roman m’a intriguée en tout premier lieu par sa destination, l’Inde ce si grand pays à la culture aussi riche que ses disparités sociales.

Nous allons ici découvrir l’Inde des années 20 et Perveen Mistry, la première femme avocate qui pourtant n’a pas le droit de plaider dans les tribunaux, juste parce qu’elle est une femme et que les mœurs ont bien du mal à évoluer.

Au delà de l’intrigue dont je vais vous parler, ce récit montre les profondes différences sociales et culturelles qui font ce pays. A la fois très riche et très pauvre, à la fois très ouvert et refermé sur ses différentes cultures.

Notre héroïne fait partie de gens de la classe aisée, elle n’a jamais connu la pauvreté et a l’accès à l’éducation complète. Pourtant dès le début du récit, nous sentons un personnage parfois fragile sans que l’on sache exactement quoi pointer du doigt.

Nous alternons entre 1921, 1926 et1927, chaque année apporte son lot d’éléments afin de cerner au mieux la personnalité complexe de Perveen Mistry. Elle est un exemple de suffragetteûrement la première dans ce pays.

Cette affaire va être son ticket pour enquêter toute seule sans l’aval d’un homme qui la surveille. La maison où elle va devoir se rendre est un Purdah, les femmes y vivent mais sans qu’elles puissent croiser la présence masculine frontalement. Malgré la présence d’un « chaperon » qui gère la maison et les affaires du défunt mari, elle va réussir à remettre les pièces du puzzle en place.

Ce roman est plus intéressant du point de vu social et culturel que réellement du côté intrigue et romance. Il permet d’avoir une vue d’ensemble sur un point de la culture indienne. Cette impression de harem sans que l’on ne le nomme ainsi. Les thématiques et la condition des femmes sont extrêmement bien amenées. Je pense que c’est ce qui rend aussi addictif ce roman.

Une très belle plume, qui sait mettre en avant la force et le pouvoir caché des femmes à vivre et à prendre le pouvoir dans une société où les hommes voudraient toujours l’empêcher et les enfermer. On est encore loin de la victoire du Girl Power mais chaque exemple historique nous rapproche de l’équité.

 

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Editions Charleston – Date de parution : 14 Janvier 2020 – Pages : 432 – Prix :  22.50  € (  14.99  € en Ebook).

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